Philosophie en classe de Première : Le Langage

De façon vulgaire, on définit le langage comme la simple faculté de parler et son produit ; cette vision réduit le langage à la parole, qui est la forme primitive du langage, à la limite une "institution naturelle". C'est dans cette optique que Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) soutient : « les passions arrachèrent les premières voix »^[1]. Selon lui, l'homme s'est mis d'abord à chanter avant de parler dans une langue articulée. Les cris et les gémissements sont des mélodies qui s'ignorent. La parole est donc notre premier moyen d'expression et de communication. C'est la forme originelle du langage.

Au-delà de cette conception courante, l'approche psychologique regarde le langage comme un système ou un ensemble socialement institué et stable, de signes ou de symboles, écrits ou verbaux utilisés intentionnellement par un sujet. Il exprime des pensées, des sentiments, des volontés et pour les communiquer à autrui.

Pour l'approche linguistique, le langage est la faculté de constituer une langue, c'est-à-dire un système de signes distincts correspondant à des idées distinctes que partage une communauté donnée. Le langage parlé est une modalité parmi tant d'autres. Précisons en passant que la langue évolue de façon constante parce qu'elle est soumise à des éléments de la vie sociale. Les mots et expressions en vogue ou à la mode ou propres à une génération constituent ici une illustration.

L'approche sociologique, quant à elle définit le langage comme le produit de la vie en société. Il est de nature culturelle ayant pour fin la communication entre les membres de la collectivité.

Cependant les physiologistes considèrent que les organes phonatoires n'étaient pas faits initialement pour parler mais pour remplir des fonctions physiologiques et que c'est la nécessité qui a conduit à ce détournement, à l'emprunt. Mais outre cette variation sémantique, la question qui reste pendante est celle de la spécificité du langage humain.