La valeur du langage
Fondamental :
La langue obéit à des besoins relatifs à une configuration temporelle et géographique parce qu'elle est propre à une communauté. Elle est comme un instrument identitaire, élément fédérateur qui permet aux individus de se reconnaître comme membres d'une seule et même communauté. La langue est malheureusement un instrument de repli identitaire et source de conflit. Autrement dit, la diversité des langues qui devrait traduire la diversité et la richesse culturelles, facteur de rapprochement et d'enrichissement mutuels, est dans les faits source de division, de xénophobie et d'exclusion. Une langue universelle, cosmopolite et globale qui se construit sur l'ouverture, l'accueil et l'élargissement reste une utopie dans le concert des langues. La construction de cette langue universelle devrait mettre fin à la malédiction divine (confusion des langues) et consacrer l'avènement d'un idiome capable de combler les incompréhensions des peuples, la réalisation ou l'accomplissement du vœu de Périclès (495- 429 av. J.-C.) selon lequel « était grec quiconque parlait le grec ».
D'autres questions sur le langage se posent toujours : la faiblesse du langage tient-elle à la complexité de la nature ou trouve-t-elle son explication et sa justification dans son origine ? Autrement dit, les cris (formes primitives du langage), expression de la misère de notre nature, ne marquent-ils pas de façon perpétuelle et indélébile le langage même dans ses formes les plus précises (langages mathématiques, scientifiques)? Faut-il voir dans les « lacunes » du langage, le signe de sa vitalité ou de sa richesse ?