Préparation à la dissertation en première : la transition

SUJET DE DISSERTATION : « C'est en connaissant mieux leur passé, en dépoussiérant toujours les recoins obscurs de leur histoire que les hommes, les peuples, les Etats trouvent leurs ressources nécessaires pour affronter le présent ».

QU'EN PENSEZ-VOUS ?

Développement :

Le passé et l'histoire des peuples et des Etats sont à prendre comme des racines qui permettent d'évoluer dans la vie présente sans perdre ses repères. Ils sont aussi source de liberté. Il n'y a qu'à analyser les différentes étapes ou phases de la colonisation pour se convaincre de cette vérité. En effet, après s'être approprié le sol et avoir marqué le corps au fer rouge, le colonisateur s'empresse toujours de s'approprier la mémoire des peuples colonisés, car il a conscience que c'est de cette façon qu''il peut définitivement asseoir sa domination. En des termes concrets, cette aliénation de la mémoire se traduit par une falsification de l'histoire des peuples colonisés considérés comme inférieurs et leurs traditions, coutumes, et cultures considérées comme rétrogrades.

On comprend donc aisément que la réappropriation de leur mémoire soit pour les peuples colonisés une quête permanente leur permettant de se libérer de leurs complexes et de faire face aux difficultés ou aux défis du développement avec plus d'efficacité. Ainsi, une bonne connaissance et une actualisation intelligente de son passé s'avèrent fondamentales dans la vie de tout homme, de tout peuple et de tout Etat. Cependant, si la revendication du passé semble légitime pour toute société, ne comporte-t-elle pas aussi le risque d'une fascination béate pouvant constituer un obstacle à tout développement ?

La quête du passé comporte un risque majeur qui est celui de la fascination. C'est du reste le reproche qui fut fait au mouvement de la Négritude et à ses principaux précurseurs. Voulant apporter une réponse valable à la négation colonialiste des valeurs africaines, ces chantres de la Négritude sont tombés dans l'autre extrême en hypostasiant des traditions et des cultures qui n'étaient pas sans défauts. Cela a abouti au mythe d'une Afrique harmonieuse dont la traite et la colonisation auraient perturbé la cohérence et l'harmonie. Par conséquent, ils sont tombés dans une naïveté subjective qui n'a pas aidé leur continent au moment où il fallait prendre des décisions fermes et objectives lui permettant d'éviter bien des misères par la suite. Il a fallu attendre les années 70 pour que la conscience africaine commence à sortir de cette hibernation et à intérioriser le concept de la responsabilité propre des africains dans la destinée du Continent Noir.

C'est ainsi que, les maux du continent africain cessèrent d'être considérés comme le seul fait du colonisateur. Il faut désormais entrevoir objectivement la responsabilité des dirigeants africains qu'il convient à présent d'évoquer.