L'évolution administrative du Burkina Faso colonial
De sa création en 1919 jusqu'à sa suppression en 1932, la colonie était administrée par un gouverneur portant le titre de lieutenant-gouverneur assisté d'un Secrétaire Général et d'un Conseil d'Administration.
La colonie était subdivisée en cercles. Elle comptait d'abord 07 cercles en 1919 qui sont Gaoua, Bobo-Dioulasso, Dédougou, Ouahigouya, Dori, Fada N'Gourma et Say. Puis à partir de 1927, elle est réduite à 6 cercles puisque celui de Say fut rattaché à la colonie du Niger. Chacun de ces cercles était démembré en subdivisions, ces dernières en cantons et ces derniers en villages qui étaient les plus petites entités administratives. Cercles et subdivisions étaient administrés par des commandants métropolitains, les cantons et villages par des chefs traditionnels imposés selon le degré de « pacification » de la localité. La structuration de la colonie fut faite autour du groupe ethnique des Mossé totalement pacifié qui devint alors le centre de diffusion de l'influence française. Ceci explique le choix de Ouagadougou comme la capitale de la colonie.
Remarque : Remarque 1
A sa suppression en 1932, la Haute-Volta fut répartie entre les trois colonies voisines de Côte d'Ivoire, du Niger et du Soudan français (actuel Mali).
La Côte d'Ivoire reçut de la colonie peuplée de 2 011 916 hbts les cercles de Bobo Bobo-Dioulasso, Tenkodogo, Kaya, Ouagadougou, Koudougou, Gaoua, Batié et une partie de la boucle de la Volta Noire dont Dédougou. Par un décret du 13 Juillet 1937, la métropole créait la région de la Haute Côte d'Ivoire, constituée des cercles sus-cités.
Le Niger quant à lui reçut les cercles de Fada N'Gourma et de Dori et en plus le canton d'Arbinda peuplé de 278 512 hbts.
Le Soudan Français reçut 708 501 hbts répartis entre le cercle de Ouahigouya et la rive gauche de la Volta Noire (Mouhoun), précisément la subdivision de Tougan.
Remarque : Remarque 2
A la reconstitution de la colonie, le gouverneur partageait ses attributions d'administrateur principal avec un Conseil Général de Gouvernement créé en Mars 1948 puis à partir de la loi cadre de 1956. La colonie fut dotée d'une Assemblée Territoriale et d'un Conseil de Gouvernement présidés par des métropolitains jusqu'à la proclamation de la République en Décembre 1958. Dès cette date, ces institutions locales furent totalement animées et présidées par des Voltaïques dont Maurice Yaméogo comme premier Président du Conseil de Gouvernement à la mort prématurée de Daniel Ouezzin Coulibaly , jusqu'à la proclamation de l'indépendance.