L'utilisation de la main d'œuvre humaine

L'exploitation économique des colonies à travers la production agricole, l'exploitation minière et l'installation des voies de communication (routes, ponts, des ports et chemins de fer) pour les activités commerciales nécessitait la mobilisation d'une main d’œuvre locale importante. Pour cela, les colons ont réquisitionné sur place la main d'œuvre noire, gratuite et moins chère pour la construction de tous les travaux dans les colonies.

L'administration coloniale française pratiqua les travaux forcés et les corvées institués par « le code de l'indigénat[1] ». Ces travaux forcés étaient exécutés pendant 2 à 6 semaines par an et par habitant adulte. Le refus d'exécuter ces travaux forcés était passible de bastonnade, de peines d'emprisonnement et d'amandes.

Dans le cadre de la mobilisation de la main d’œuvre locale, certaines colonies étaient considérées comme réservoir de main d’œuvre qui devraient alimenter les colonies qui n'en disposaient pas assez. Ce fut le cas de la colonie de Haute-Volta où la main d’œuvre était convoyée vers la Cote-d'Ivoire voisine moins peuplée mais disposant de ressources naturelles qui avaient besoin d'être mises en valeurs.

Ainsi, la suppression de la colonie de Haute-Volta en 1932 a entrainé le départ forcé de travailleurs voltaïques vers les plantations agricoles de Côte d'Ivoire et de l'Office du Niger.

Remarque

Par ailleurs dans les métropoles coloniales, les entreprises souvent durement atteintes par la mobilisation de leurs effectifs pour les fronts de guerre eurent recours à la main d'œuvre en provenance des colonies d'Afrique du Nord surtout. Exemples : du fait de la 1ère guerre mondiale, ce sont 75 000 Algériens originaires de la Kabylie, 35 000 Marocains, 18500 Tunisiens et 5500 Malgaches qui furent acheminés en France, au nombre des 200 000 travailleurs en provenance de tout l'empire colonial français. Recrutés sur la base de l'engagement volontaire mais bien souvent réquisitionnés comme en Algérie et parfois razziés, les travailleurs coloniaux dépendaient en France d'un organisme appelé le Service de l'Organisation des Travailleurs Coloniaux (SOTC).