Les trois philosophes grecs classiques

L'« âge d'or » de la philosophie antique en Grèce est essentiellement marqué par Socrate, Platon et Aristote.

FondamentalSocrate (470-399 av. J.-C.)

Il est né en -470 près d'Athènes d'une mère sage-femme, Phénarète, et d'un père tailleur de pierre, Sophronisque. Socrate a cela d'étonnant qu'il n'a laissé absolument aucun écrit. Platon, son principal disciple, est le philosophe par qui nous connaissons le mieux son enseignement et ses méthodes. Il est considéré comme le père de la philosophie occidentale parce qu'il a centré sa philosophie uniquement sur l'être humain, se démarquant ainsi des études des penseurs présocratiques axées sur la nature.

Socrate n'enseigne rien, pratiquant l'ironie (feignant d'adhérer au propos de l'interlocuteur pour mieux en montrer l'incohérence) et la maïeutique (technique de questionnement grâce à laquelle l'interlocuteur découvre par lui-même les réponses). La tâche de Socrate consistera à faire prendre conscience aux hommes de leur propre non-savoir, de leur manque de sagesse. Comme il le dit dans l'Apologie : « Une vie qui ne se met pas elle-même à l'épreuve ne mérite pas d'être vécue. »

Socrate est l'initiateur des méthodes qui resteront celles de la philosophie, en questionnant la définition de certaines notions, et en développant des examens dialectiques. Accusé de pervertir la jeunesse et d'introduire de nouveaux dieux dans la Cité, il sera condamné à mort.

FondamentalPlaton (427-348 av. J.-C.)

De son vrai nom Aristoclès, Platon est issu d'une famille aristocrate athénienne et commence à écrire des tragédies. En -407, il fait une rencontre décisive en la personne de Socrate, dont il suit les enseignements pendant huit ans et en épouse la philosophie.

La théorie des Idées de Platon est certainement, avec l'allégorie de la caverne, la plus connue des conceptions philosophiques, et probablement la plus utilisée. Les Idées sont présentes de toute éternité, et ne sont aucunement inventées. Platon croyait à la métempsycose, c'est-à-dire à une réincarnation cyclique de l'âme. Le corps n'est qu'un réceptacle temporaire, l'âme est éternelle. À la mort, l'âme se désincarne et s'en va, libre, dans le monde des Idées (suprasensible) ; puis elle se réincarne lors de la naissance, dans le monde sensible.

De même, dans La République, Platon ne conçoit pas d'autres personnages plus dignes de gouverner une cité qu'un philosophe, puisque celui-ci est le seul à pouvoir contempler les Idées, substances objectives. Selon Hadot : « L'intention initiale de Platon est politique : il croit à la possibilité de changer la vie politique par l'éducation philosophique des hommes qui sont influents dans la cité. » C'est ainsi que Platon crée son école, l'Académie. Mais considérant la géométrie comme un art qu'il fallait maîtriser pour être à ses yeux un philosophe complet, il y inscrit au fronton : « Nul n'entre ici s'il n'est géomètre ». Son disciple le plus célèbre et qui par la suite sera critique envers sa pensée est Aristote, qu'il surnommait « le Liseur ».

FondamentalAristote (384-322 av. J.-C.)

Il est né en -384 à Stagire en Macédoine (d'où son surnom de « Stagirite »), et mourut à Chalcis, en Eubée, en -322. Vers l'âge de dix-huit ans, il se dirige vers Athènes, où il entre à l'Académie de Platon. Se faisant remarquer par son intelligence, il en vient à dispenser des cours avec l'autorisation de son maître. Mais bientôt, il s'aperçoit que les idées de Platon ne sont pas les siennes, et rompt avec l'enseignement reçu à l'Académie.

Il crée alors son école le Lycée où il déroule son enseignement. En effet, Aristote distingue dans toute chose deux aspects : une forme, qui fait que la chose est ce qu'elle est, et une matière, qui est le support de la forme. Aussi pense-t-il qu'il n y a de science que du générale et du nécessaire. Enfin, Aristote considère que le Souverain Bien pour tout homme est le bonheur. Cela consiste pour tout être à l'exercice de la vertu qui est l'aptitude à la vie raisonnable et dans la réalisation de sa nature. Ainsi donc, en tant qu'être doué de raison l'homme doit vivre selon la raison.