Rapport entre foi et raison
Fondamental :
Alors que le paganisme décline, c'est le christianisme qui triomphe et se répand dans l'Empire romain, tout entier porté par une force mystique s'appuyant sur l'amour et l'espérance du salut promis à tous. Cette idée d'un bonheur universel permet à la totalité de l'humanité d'espérer participer au bonheur futur. C'est ainsi que la conversion des empereurs va donner plus de force au message chrétien. En 312, Constantin se convertit et reconnaît le christianisme comme religion d'État, qu'il rend officielle en 381 et le paganisme se trouve interdit en 391 et 392. Les grandes écoles philosophiques : l'École néo-platonicienne d'Athènes, l'Académie qui dispensaient des enseignements profanes sont fermées en 526, par l'empereur chrétien Justinien.
En vérité, la philosophie païenne loin d'être anéantie sera intégrée dans la culture chrétienne grâce à l'influence des pères de l'Église de cette période médiévale.
Saint Augustin (354-430) est le premier grand penseur chrétien qui par l'expérience singulière de sa conversion, considère Dieu comme le seul capable de nous tirer du néant : la cité céleste conduit la cité des hommes vers la Perfection et l’Éternité. Par ailleurs, en soulignant que le salut dépend de la grâce de Dieu, et non point de la seule volonté humaine, Augustin inspirera Luther Martin (1483-1546), Jansénius (1585-1638) et l'école de Port-Royal (sans oublier la Réforme).
Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) repensera la philosophie d'Aristote (470-399) en s'efforçant de la concilier avec la pensée chrétienne du salut et de l'immortalité de l'âme. Dialoguant avec la pensée d'Averroès et de Maimonide (1138-1204), il unifie philosophie et théologie malgré l'opposition initiale entre la doctrine d'Aristote (l'âme est la forme du corps) et le christianisme. Foi et raison se complètent. Cet enseignement de Saint Thomas d'Aquin marquera l'évolution du christianisme.