Les principales caractéristiques de la philosophie moderne

Fondamental

L'entreprise d'"améliorer" ou de dépasser la philosophie antique apparaît clairement dans la philosophie moderne. L'une des caractéristiques de celle-ci est de fonder la philosophie politique comme une science en la séparant nettement de l'éthique pour étudier l'homme tel qu'il est et non tel qu'il devrait être.

Cette période est appelée aussi philosophie des Lumières. Il s'agit de la lumière naturelle de la raison guidant les hommes, leur apportant la majorité et l'autonomie. C'est ainsi que dans l'Europe du XVIIIe siècle une métaphore suggère l'idée que seul le tribunal de la raison peut guider les hommes vers le progrès. Désormais se forge une méthode s'appuyant sur les faits et s'attachant davantage au comment des phénomènes qu'au pourquoi. Il se dessine également une philosophie politique qui privilégie la démocratie, la tolérance et la souveraineté du peuple.

L'autre caractéristique de la philosophie moderne est l'importance qu'y joue la science, même s'il faut remarquer que la philosophie du XVIIe siècle privilégie plutôt les mathématiques et la physique (mécanique) alors que les philosophes du XVIIIe siècle se tournent davantage vers la biologie.

Le philosophe allemand Emmanuel KANT (1724-1804) affirme le caractère complémentaire de ces deux doctrines (l'empirisme et le rationalisme) en défendant une position originale dans cette discussion. Il soutient en effet à la fois la nécessité de l'expérience, mais aussi des concepts et des formes de la sensibilité a priori pour la constitution de la connaissance. Sa philosophie combine donc à la fois l'empirisme et le rationalisme. Kant, qui nie (à la différence des rationalistes) la possibilité d'une connaissance ne reposant pas sur l'expérience, distingue par la suite les choses en soi (connues sans le recours à l'empirie[1][1]) et la chose pour soi (telles que nous les connaissons) qu'il appelle "phénomènes". Les premières (comme Dieu, la liberté et l'âme) sont inconnaissables pour nous, car notre connaissance ne peut pas excéder les limites de l'expérience.