La versification
• La mesure
On distingue plusieurs types de vers selon leur longueur. On peut avoir des dissyllabes (deux syllabes) ; des trisyllabes (trois syllabes)... et des alexandrins (douze syllabes). Pour mesurer un vers, il faut compter le nombre de syllabes prononcées. L'e-muet qui précède un mot commençant par une voyelle n'est pas compté. Si deux voyelles qui se suivent sont prononcées groupées, on parle de synérèse. Mais quand elles sont prononcées distinctement, on parle de diérèse.
Les regroupements des vers s'appellent des strophes. On peut avoir des strophes de deux vers (distiques) ; de trois vers (tercets) ; de quatre vers (des quatrains) comme l'exemple suivant :
1. Je ferai rejaillir ta haine qui m'accable
2. Sur l'instrument maudit de tes méchancetés,
3. Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
4. Qu'il ne pourra pousser ses boutons empestés !
Les terminaisons des vers qui se ressemblent s'appellent la rime. Dans une strophe la disposition des rimes est à considérer : on parle de rimes plates ou suivies pour les terminaisons AABB ; de croisées pour ABAB ; de rimes embrassées pour les terminaisons ABBA. Une rime est dite pauvre quand elle comporte une à deux lettres, suffisante à trois lettres et riche au-delà. La rime qui se termine par un e-muet est dite féminine. Les autres sont masculines. Dans ce quatrain, la rime est croisée et riche avec des rimes masculines et féminines.
Lorsque, par un décret des puissances suprêmes, /A
Le Poète apparaît en ce monde ennuyé, / B
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes /A
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié : /B