3. Les fondements magico-religieux et les fondements culturels traditionnels
Les fondements magico-religieux
La religion traditionnelle africaine repose sur plusieurs croyances et pratiques telles que :
Le respect des ancêtres par des libations
C'est le fait de répandre sur le sol en l'honneur des ancêtres quelques gouttes de la boisson qu'on va absorber (alcool, vin, lait, l'eau, ...). Cette pratique établit une communication entre les hommes et les mânes (âmes des morts) des ancêtres qui sont le relais entre l'homme et le Dieu qui commande l'univers. Les défunts sont censés surveiller, protéger les vivants et intercéder pour eux auprès du Dieu suprême ;
L'existence des forces du bien et du mal que l'on peut manipuler en accédant directement aux divinités par la prière et par le sacrifice.
Les africains croient en des puissances surnaturelles (les tourbillons, la foudre, ...) qui peuvent intervenir en leur faveur si toutefois ils les invoquaient avec des offrandes. Ces puissances sont des divinités invisibles dont on peut bénéficier des largesses, si on les honorait. Ce qui arrive de mal est de leur faute et non celui du Dieu créateur qui est infiniment bon ;
L'utilisation des charmes et des amulettes pour écarter le mal
C'est le fait d'attribuer des pouvoirs de protection ou de guérison à des objets (bague, talisman,...) reçus de magiciens. A ce titre, la magie est une donnée intégrante de la religion traditionnelle, car elle est d'origine divine et est sollicitée pour expliquer des faits, désigner des malfaiteurs ou guérir des sorts ;
La foi dans les esprits où la sorcellerie dans les relations sociales
La sorcellerie est un pouvoir surtout maléfique permettant de disposer des âmes des autres à des fins macabres. Les personnes supposées sorcières sont craintes et parfois châtiées ;
La croyance au totem
Le totem qui peut être un animal, une plante ou un site qui, par un pouvoir extraordinaire, a rendu un grand service à un clan. Par reconnaissance, les membres du clan s'abstiennent de chasser, de consommer, de regarder, de toucher, de cueillir ou même de prononcer le nom du totem. Exemple : Cas des silures sacrés du marigot Dafra, à Bobo-Dioulasso dans le Houet qui sont le totem de l'ethnie Bobo au Burkina Faso.
Les fondements culturels traditionnels
La culture traditionnelle africaine repose sur plusieurs aspects comme :
La culture de l'oralité : malgré l'existence d'une écriture égyptienne (les hiéroglyphes), la quasi-totalité de la culture noire africaine a été transmise par l'oralité, c'est-à-dire de bouche à oreilles et de génération en génération. Il y a un millier de langues principales en Afrique noire, mais quelques-unes seulement sont transcrites en caractères arabes (depuis la pénétration islamique) ou en alphabet moderne (depuis la pénétration coloniale). Par conséquent la littérature traditionnelle africaine demeure essentiellement orale et comprend les récits épiques[1], les cosmogonies[2] , les contes, ... Tous ces genres d'expression sont accompagnés par les instruments de musiques à percussion, à vent ou à corde ;
Les découvertes scientifiques : les résultats des découvertes n'étaient pas diffusés, car entourés de mystères. L'intérêt de l'astronomie se révèle important dans la programmation des sacrifices. La métallurgie du fer est connue depuis le néolithique et la pharmacopée traditionnelle utilise les vertus des plantes pour guérir certaines maladies ;
L'art : l'art africain est en général intimement lié à la religion. C'est un art engagé et fonctionnel (la confection des masques sacrés utilisés lors des cérémonies rituelles).