Différence entre existence et essence
Fondamental :
L'« existence » signifie le fait que quelque chose soit. L'essence est par définition, la nature d'une chose. Elle désigne ce qui fait qu'une chose est, ce qu'elle est. La question « quel est l'essence de la liberté?» signifie « qu'est-ce-que la liberté ? ». En effet, la nature d'une chose précède sa réalisation ou sa matérialisation. Selon le christianisme, Dieu a créé l'homme à son image. Cela signifie qu'avant d'être créé, l'homme existait déjà dans la pensée de Dieu. L'essence, c'est-à-dire l'idée de l'homme a précédé son existence ; c'est le fait d'être. De même, lorsqu'un architecte construit une maison, il a d'abord la représentation de la maison (le plan) dans sa tête. En termes clairs, l'essence d'une chose précède son existence .
Mais pour l'existentialisme, l'homme n'existe pas à l'état de projet, son existence est contingente. L'homme est un être jeté, abandonné dans le monde. Par conséquent, il n'a pas de nature, une essence définie à l'avance. En effet, c'est l'homme lui-même qui forge sa nature, qui invente sa conduite, qui façonne donc son essence au cours de son existence. Ainsi, affirme Jean-Paul Sartre (1905-1980), pour l'homme « l'existence précède l'essence ».
Dans son existence, l'homme n'a pas de modèle, ni de norme. Il est confronté à sa propre contingence qui désigne ce qui aurait pu ne pas être. De ce fait, notre existence devient une pure absurdité, puisque nous n'avons pas de modèle auquel nous confronter. Que je sois un mendiant ou un riche, cela revient au même, car j'aurais pu très bien ne pas exister. J'aurais pu très bien être quelqu'un d'autre tout comme mon environnement aurait pu très bien être différent. Ainsi donc, notre vie n'a aucun sens. L'existence est contingente et l'homme est toujours habité par le sentiment de l'absurdité. Peut-on alors penser l'existence ?