L'approche philosophique de la liberté
Fondamental :
La définition originelle qu'on donne de la liberté est l'absence de toute contrainte, c'est-à-dire l'indépendance. Du point de vue de la philosophie, cette indépendance qui caractérise la liberté n'est pas une indépendance rêvée par rapport au monde extérieur. La liberté commence par l'indépendance du sujet par rapport à lui-même. Selon les Stoïciens, la liberté repose sur la maîtrise de soi. Elle désigne l'état idéal d'un homme qui a atteint la sérénité par la maîtrise des passions et l'intelligence de la nature. Ainsi donc, pour la tradition philosophique, la liberté signifie l'indépendance intérieure et la capacité morale de se déterminer en suivant les seuls conseils de la raison. En clair, la liberté philosophique se définit par l'usage éclairé de la raison dans l'expression de la volonté par rapport au choix et à la décision. Comme le note Descartes (1596-1650), « la liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seul expérience que nous en avons. » Cette expérience de liberté de la volonté est l'exercice du libre arbitre qui désigne le pouvoir de choisir et la capacité de juger. L'homme est toujours ''être en situation'' qui doit se décider. Alors le libre arbitre lui permet de se décider et de choisir librement en échappant à la liberté d'indifférence qui consiste à ne pas pouvoir se déterminer. L'illustration la plus fameuse de cette liberté d'indifférence est celle de l'âne de Buridan, qui ayant également faim et soif se laisse mourir parce qu'il ne peut choisir entre une botte de foin et un seau d'eau. Placé dans une situation d'absolue indifférence, l'homme quant à lui, possède le pouvoir de se déterminer librement. La version moderne de cette anecdote se trouve dans la théorie de l'acte gratuit, tel que André Gide (1869-1951) en a tenté la description dans Les caves du Vatican. Pour se prouver sa liberté, le héros, Lafcadio, décide d'assassiner un vieillard assis en face de lui dans un train, alors qu'il n'a aucune raison de le faire.Toutefois, au moment d'agir, il remettra sa décision au hasard. Ainsi dit-il que si aucun feu ne s'allume dans la campagne avant qu'il n'ait compté jusqu'à douze, le vieillard sera sauvé. Alors, l'action apparemment la plus libre est aussi celle qui dépend plus des circonstances extérieures à ma volonté. Notre volonté peut-elle se déterminer en l'absence de tout motif ou de tout mobile ? La liberté d'indépendance n'est-elle pas une illusion ?