Cours de Philosophie Terminale A : Société-Pouvoir

Les racines du pouvoir

Fondamental

Le pouvoir est l'expression d'une puissance. C'est pourquoi on tendance à l'assimiler à la force. Le pouvoir comporte toujours un élément de contrainte et fait recourt parfois à la force pour se faire respecter. Cependant le pouvoir n'est pas réductible à la force. La force est un adjuvant pour la conquête du pouvoir. Comme le montre si bien Machiavel (1469-1527) dans Le Prince, le pouvoir se conquiert par force et la violence. Les coups d’états constituent la parfaite illustration. Toutefois, le pouvoir a une autre dimension qui va au-delà de la force physique. Il a un caractère mystérieux. Il en est ainsi du pouvoir de l'homme sur les choses et les esprits. Souvent le pouvoir sur les hommes s'exerce sans force ni violence et ceux qu'il assujettit obéissent volontairement. Comme le fait remarqué La Boétie (1530-1563) : « Je désirerais seulement qu'on me fit comprendre comment il se peut que tant d'hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d'un tyran seul, qui n'a de puissance que celle qu'on lui donne, qui n'a de leur pouvoir de nuire, qu'autant qu'il veulent bien l'endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal, s'ils n'aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. » Comment tant d'hommes et tant de nations peuvent-ils accepter la tyrannie d'un seul sans y être toujours contraints par une force réelle ? En effet, l'énigme du pouvoir s'enracine dans le consentement des hommes à lui obéir. Ainsi donc, aucun pouvoir ne peut subsister sans la reconnaissance de sa légitimité. Selon Max Weber (1864-1920), il y a plusieurs formes de légitimation du pouvoir. La première forme de légitimation est celle du pouvoir traditionnel qui prend racine dans la croyance au caractère sacré des institutions fondées sur la coutume. La seconde forme de légitimation est celle du pouvoir charismatique qui résulte de la confiance placée en un homme par rapport à ses qualités exceptionnelles. Enfin, la troisième forme est celle du pouvoir légal qui prend appui sur la croyance en la valeur rationnelle de règles qui s'imposent à tous. C'est cette dernière forme qui caractérise l’État moderne. Le pouvoir est donc lié à l'organisation collective.

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