Les conséquences des progrès technoscientifiques sur l'environnement

Fondamental1. La technique comme moyen de domination

Le but de la technique est la maîtrise de la nature. Selon le mythe de Prométhée, l'homme est un être démuni face à la nature et pour sa survie, Prométhée lui a donné le pouvoir du feu qu'il a dérobé aux dieux, pour fabriquer les outils nécessaires pour assurer son existence.

Ce pouvoir du feu qui symbolise la technique, permet à l'homme d'étendre son pouvoir d'agir sur la nature. René Descartes (1596-1650) explique dans son Discours de la méthode que la technique est un des fruits de l'arbre de la science avec la morale et la médecine. C'est ainsi qu'il écrit : « connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la Nature. » Avec la technique, les hommes pourront donc facilement mettre la nature au service de leurs besoins déterminés. Bien qu'instrument d'une importance décisive pour la maîtrise de la nature par l'homme, la technique fait pourtant l'objet de nombreuses critiques car ses conséquences sur la vie et la nature inquiètent.

Fondamental2. L'impact de la technique sur l'environnement

la pollution technologique de l'environnement
LA POLLUTIONInformations[1]
  • Du danger de la technique

Le progrès technique présente des dangers pour l'environnement. En octroyant la bombe atomique comme moyen militaire de destruction inégalée, la technique fait peser des menaces permanentes sur l'environnement. En outre, elle déclenche la destruction de la nature en engendrant : pollution, déforestation, réduction de la biodiversité...

  • La critique des philosophes

Selon Heidegger (1889-1976), ce ne sont pas seulement les mauvais usages de la technique qui sont dangereux. En effet, la technique n'est pas neutre, elle n'est pas seulement un instrument ; elle est porteuse en elle-même d'un projet de domination de la nature, qu'il appelle « provocation de la nature ». C'est le fameux projet formulé par Descartes : « se rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». En réalité la technique ne se contente pas d'appliquer les connaissances scientifiques. Elle modifie notre rapport à la nature puisque celle-ci n'est plus un environnement dans lequel l'homme insère sa vie et son action. Elle est devenue, par le biais de la technique, une source d'énergie et de matières premières, livrée à l'exploitation et à la surexploitation. Pour Heidegger, l'essence de la technique moderne est de « provoquer » la nature à dévoiler l'énergie qu'elle recèle.

Dans Le Principe responsabilité, Hans Jonas (1903-1993) a montré cependant que cette maîtrise accrue de la nature va de pair avec une impuissance à en cerner les conséquences. Aussi propose-t-il une nouvelle formulation de l'impératif catégorique kantien :«  Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre. » Il faut toujours tenir compte également dans la mise en œuvre d'une technique nouvelle, des risques qu'elle enveloppe pour les générations futures. Hans Jonas va jusqu'à proposer une réévaluation de la peur, au nom de la responsabilité, ce qu'il appelle l'heuristique de la peur.

Complémentclique sur la flèche et suis la vidéo