Les doctrines philosophiques sur la vérité
Fondamental :
Le scepticisme
C'est la doctrine selon laquelle l'esprit humain ne peut atteindre avec certitude aucune vérité d'ordre général et spéculatif. Il consiste à nier catégoriquement que l'esprit humain puisse atteindre la vérité ; mais renier la possibilité d'atteindre la vérité, ne serait-ce pas affirmer soi-même sa propre vérité ? Le scepticisme se remet lui-même en cause en affirmant que la vérité est inaccessible.
Le dogmatisme
Le dogmatisme désigne, toute philosophie qui considère ses vérités comme absolues et indiscutables. Au plan théologique, le dogmatisme désigne une doctrine religieuse révélée consistant à admettre une vérité fondamentale qui est enseignée sans qu'il ne soit possible de la démontrer, ni autorisé d'en douter.
Le scientisme
Le scientisme selon le dictionnaire philosophique André Lalande est une attitude intellectuelle développée au XIXe siècle et qui accorde au progrès scientifique une valeur absolue. C'est l'idée selon laquelle d'une part « la science fait connaître les choses comme elles sont, résout tous les problèmes réels et suffit à satisfaire les besoins légitimes de l'intelligence humaine ». D'autre part l'idée que l'esprit et les méthodes scientifiques doivent être étendues à tous les domaines de la vie intellectuelle et morale sans exception. Dans un sens plus étendu, il accorde à la science le monopole de la connaissance et la capacité de résoudre progressivement l'ensemble des problèmes qui se posent à l'homme. A partir de là, se développe donc le positivisme qui est toute philosophie qui privilégie la connaissance scientifique et combat la métaphysique ; c'est ce que relevait Auguste Comte (1798-1857) en soulignant : « l'esprit humain se développe en progressant ».
Le pragmatisme
Le pragmatisme est la doctrine selon laquelle la vérité est une relation entièrement immanente à l'expérience humaine ; la connaissance est un instrument au service de l'activité ; la pensée a un caractère essentiellement téléologique. La vérité d'une proposition consiste donc dans le fait qu'elle est utile, qu'elle ‘‘réussit'', qu'elle ‘‘donne satisfaction''. C'est selon William James : « ce qui est avantageux pour une pensée ». Il fait du critère de la vérité d'une idée, la réussite de l'action, sa fécondité, son aptitude à produire des effets dans le réel. Il affirme contre ses détracteurs qu'une idée est vraie dans la mesure où elle est un guide utile pour l'action. On dira alors qu'une loi physique est vraie parce que ses applications techniques sont fécondes ; une religion est vraie si elle console. Dans une telle perspective, il peut y avoir plusieurs vérités contradictoires.