Cours de Philosophie classe de Terminale A : La Connaissance du vivant

Clarification conceptuelle

Définition

  • Définition du vivant

    Le vivant est un organisme, c'est-à-dire un système existant par soi. L'expression désigne l'ensemble des êtres qui ont en eux la vertu de l'organisation particulière de leurs éléments, un principe de croissance, liée à des échanges avec le milieu extérieur et susceptibles de se reproduire. Le vivant a en lui-même son principe de changement.

    Le vivant tout naturellement n'est pas à confondre avec la vie. La biologie selon ses tenants (LAMARCK, Claude BERNARD) n'a pas pour objet d'étudier la vie, mais de comprendre le vivant. Alors que le vivant est considéré comme toute matière vivante dotée de vie, la vie quant à elle garde un caractère beaucoup plus métaphysique. Xavier BICHAT (1771-1802) définit la vie comme « L'ensemble des fonctions qui résistent à la mort ». C'est dire que lorsqu'on traite de la vie, l'on tient compte de l'histoire des êtres, c'est-à-dire de l'ensemble des phénomènes qui les caractérisent depuis la naissance jusqu'à la mort.

  • Caractéristiques du vivant

    Une analogie peut s'établir entre vivant et machine. A la différence de la machine, dont la construction et l'entretien tout comme la fonction dépendent de l'homme, l'organisme vivant est capable d'auto-construction, d'autoconservation, d'autorégulation, d’auto-réparation, d'autoreproduction. Le vivant apparaît à priori comme un individu c'est-à-dire un être concret, distinct des autres êtres et qui manifeste à la fois une individualité et une spécificité.

    Le vivant est indivisible, doté d'une unité intérieure et d'une autonomie à l'égard du milieu ambiant. Il est donc un organisme, un tout existant en soi et dont toutes les parties (bien qu'ayant chacune une fonction propre) s'impliquent les unes les autres de façon à réaliser un mouvement d'ensemble. Kant l'exprime bien en ses termes : « l'organisme est un tout dont les parties existent pour les autres, comme dans une machine, mais aussi par les autres ». C'est dire que chez le vivant, il y a interdépendance des organes et des fonctions pour assurer la vie de l'ensemble. Le vivant se caractérise par le principe d'unité mais celui-ci peut se dessaisir d'une de ses parties pour constituer un organisme entier (la reproduction). Il faut noter également que l'autonomie du vivant dont on a déjà fait cas, est relative car la vie des cellules implique des échanges avec le milieu ambiant.

    De plus, contrairement à la matière inerte, le vivant est animé d'un principe dynamique et c'est ce qui explique la courbe d'évolution qui va de la naissance à la mort. En lui existe, selon les termes de Baruch SPINOZA (1632 - 1677) « un effort pour persévérer dans son être » c'est-à-dire une tendance à maintenir son essence et à la reconstituer à travers les phénomènes d'assimilation, de nutrition et de reproduction. Le vivant par ces caractéristiques est différent de la matière brute. Cependant, on ne retrouve rien dans le non vivant qui ne soit dans le vivant. Faut-il de ce fait l'étudier en fonction des lois physico-chimiques ou alors doit-on au contraire l'expliquer par ce dynamisme qui semble échapper à la matière inorganique ?

  • Problématique de l'étude du vivant

    Le problème qui se pose est de savoir comment étudier un phénomène qui est par nature inséparable des fonctions par lesquelles il se manifeste ? Quelle est la valeur de la méthode expérimentale qui très vite se heurte au danger de faire disparaître l'objet même de l'expérimentation ? Ces problèmes ont longtemps été des obstacles à la connaissance du vivant et à la formation de connaissance comme science. La vie pourrait en outre se définir par la longévité des organismes. Mais opposer schématiquement la vie à la mort ne suffit pas à rendre pleinement compte de la spécificité du vivant : la mort n'atteint pas la matière qui compose l'être vivant mais son organisation. Par conséquent, le vivant ne peut être défini par la seule description des parties et des fonctions qui la composent : c'est en fait l'essence même du vivant qu'il faut interroger pour comprendre la vie. D'où la nécessité d'analyser les différents types d'explication de la vie.

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