La question sociale du travail
Fondamental :
De la nécessité du travail
Elle repose sur le principe que l'homme travaille en tant qu'être de besoins parce que le travail est pour lui un moyen de satisfaction de ses besoins en même tant qu'il correspond à un besoin, à une nécessité. La satisfaction que l'homme tire du travail sera donc fonction de la capacité de ce travail à combler ses besoins matériels et ses besoins existentiels. C'est également dans le souci de la satisfaction de ces besoins qui le poussent à travailler, qu'il puise l'énergie, la force et le courage nécessaire malgré les difficultés et les peines pour bien faire son travail.
Du travail comme moyen d'épanouissement
La question sociale se préoccupe de rechercher ces motifs ou motivations profondes qui poussent tout homme à rechercher le travail malgré son caractère naturellement pénible. Aussi s'intéresse-t-elle aux motivations qui incitent alors le travailleur à se surpasser pour une plus grande production au bonheur de son groupe social. Elle s'attarde également à apporter une satisfaction minimale pour un réel épanouissement du travailleur dans son travail et par son travail. Mais quels sont les grands besoins dont la satisfaction procure à l'homme un mieux-être ?
La perception capitaliste du travail
La tendance aujourd'hui dans nos sociétés capitalistes, gagnées à la cause de l'argent, est de réduire les raisons qui poussent l'homme au travail à la seule motivation pécuniaire, au seul besoin d'accumulation de biens matériels et de croire que le bon travail pour l'homme est celui qui comble ses besoins matériels, comme si l'homme n'était qu'un corps. Cette conception ignoble du travail ne distingue en rien l'activité humaine qui est la satisfaction morale, intellectuelle, et sociale, de l'activisme de l'animal, qui n'est animé par aucun autre besoin que celui du corps sans aucune considération des autres dimensions.
Appréciation de la conception capitaliste du travail
Cette approche réductionniste et dégradante du travail est courante dans le langage des syndicats, des gouvernants et de l'homme de la rue. Il est faux de croire qu'assurer le bien-être de quelqu'un est synonyme de le soudoyer, d'augmenter son revenu, de lui donner de l'argent. Une telle conception erronée tend à orienter exclusivement et à tort toute la lutte syndicale vers les satisfactions matérielles qui se limitent aux besoins physiques : les hausses de salaires, les congés payés, les retraites anticipées, les assurances santé, la réduction du temps de travail pour économiser l'énergie physique. La lutte pour la promotion du travailleur et pour des conditions favorables de la pleine réalisation du travailleur s'inscrit dans cette question sociale du travail dont l'aspect matériel est le plus insignifiant. C'est dans un tel esprit que Lanza Del VASTO (1901-1981) a pu écrire : « ceux qui veulent le bien des travailleurs devraient se soucier moins de leur obtenir un bon salaire, de bons congés, de bonnes retraites qu'un bon travail qui est le premier de tous les biens ». Une dénonciation sans voile de la compréhension restrictive de la question sociale du travail tant au niveau des leaders syndicaux, des délégués de personnels, des travailleurs eux-mêmes que des décideurs politiques et du patronat s'avère nécessaire. Cela implique la nécessité d'une bonne gouvernance qui créerait les conditions matérielles et subjectives nécessaires aux travailleurs pour une production plus accrue au bénéfice du groupe social et de l'individu.