Philosophie en classe de Terminale : Nature et Culture

Pour ce qui est de l'existence de la nature humaine, les avis sont partagés. C'est dire que cela pose aussi le problème de la liberté en rapport avec l'existence de Dieu.

• La thèse essentialiste

Certains penseurs soutiennent l'existence d'une nature humaine. Cela signifie que notre essence précède notre existence car nous naissons déjà avec une nature humaine. Selon la tradition judéo-chrétienne, l'homme a été créé par Dieu avec un esprit entièrement formé et développé. Ainsi pour le cardinal de Richelieu (1585-1642) : « La lumière naturelle fait connaître a chacun que l'homme ayant été fait raisonnable, il ne doit rien faire que par raison puisqu'autrement il le ferait contre la nature et par conséquent contre celui la même qui en est l'auteur » . On retrouve la même conception chez Descartes (1596-1650) qui soutient que la Raison est innée.

• La thèse existentialiste

Pour les penseurs humanistes, la nature humaine n'existe pas car l'homme devient ce qu'il est à travers son activité créatrice. Il est le fruit de l'éducation à travers les influences de la culture de la société et de son époque. Ainsi pour ces penseurs, on peut parler d'une nature chez les animaux mais il est difficile voire même impossible d'en parler chez l'homme. C'est pourquoi Condillac (1714-1780) rejette la notion de nature humaine et pense que l'homme est toujours le fruit d'une certaine culture. Par ailleurs, l'expérience des enfants sauvages ou enfants loups semble attester le fait que ni la Raison, ni le langage ne relèvent de de la nature mais s'acquièrent grâce à l'éducation, grâce à la culture. On ne naît donc pas homme, on le devient. C'est ce que souligne Jean Paul Sartre (1905-1980) : « L'existence précède l'essence ». Critiquant la société féodale prédéfinissant un rôle à la femme, Simone De Beauvoir (1908-1986) affirme : « On ne naît pas femme, on le devient ».