Cours de Philosophie/Terminale A : Le Temps

Le temps et la condition humaine

FondamentalLe temps comme complice de l'homme

  • L'espace-temps est d'abord la condition de possibilité de notre être, de notre existence. L'espace-temps est le lieu de notre être, de notre existence. On ne peut, ni penser, ni imaginer l'humain en dehors de ce cadre, car tout être appartient à un espace et à un temps. Selon Kant (1724-1804), l'espace et le temps sont les formes a priori de la sensibilité. C'est pour dire que le temps et l'espace préexistent à toute expérience.Tous les êtres en général et singulièrement l'humain sont nés en ...à .... Le temps est le cadre a priori, car on se découvre déjà dans l'espace-temps. On ne vient pas le visiter avant de venir l'habiter.

  • Le temps est ensuite le complice nécessaire de notre épanouissement parce que nous dépendons de lui, de par notre naissance, notre croissance, notre maturation, nos productions, notre reproduction. De même que le tonnerre a besoin du temps pour se faire entendre, tous les êtres vivants et singulièrement l'humain a besoin du temps pour être, pour croître, pour mûrir, pour produire, pour se reproduire. En somme il a besoin du temps pour développer toutes ses potentialités. Mieux, toutes ces réalisations se font dans un temps dont les potentialités et les opportunités conditionnent la qualité de la vie et de l'existence.

  • Le temps est enfin condition de l'oubli parce qu'il rend possible l'équilibre psychologique. De plus, par l'oubli le temps nous libère des contentieux du passé, de la torture des événements passés et des souvenirs amers. Le temps par l'oubli libère les humains du passé et de l'ignorance. Il favorise la mémorisation, condition de possibilité de l'apprentissage, des acquisitions des connaissances. Henri Bergson soutenait la même idée en disant que la « conscience signifie mémoire – conservation et accumulation du passé dans le présent. C'est un trait d'union entre ce qui a été et qui sera, un pont jeté entre le passé et l'avenir. »

FondamentalLe temps source de la misère humaine (malédiction)

Le temps est d'abord l'expression de la finitude de l'humain. Être du temps, c'est être limité, être prisonnier du temps, enveloppé par le temps, surtout dans sa dimension présente. Certes par sa conscience, l'homme tente de s'évader dans le passé ou dans le futur, mais il resté tout de même confronté à la cruauté du temps, du présent. Blaise Pascal (1623-1662) exprimait bien cet état quand il affirmait que « Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l'arrêter comme trop prompt... C'est que le présent, d'ordinaire, nous blesse ».

Le temps traduit ensuite la précarité de la vie humaine. Être du temps, c'est être d'un temps, être temporaire, vulnérable, fragile, mortel. C'est dire que tous les processus de naissance, de maturation, de production et de reproduction ont pour pendant nécessaire la déchéance, le vieillissement, le dépérissement et la mort.

L'irréversibilité du temps exprime aussi le malheur dans le temps. Dès lors qu'un acte est effectif, il fait désormais corps avec son auteur, d'où la torture exercée par le passé sur les individus. Parce que le temps est irréversible, je crains mon avenir et je porte le poids de mon passé. Parce que mon présent sera bientôt un passé sur lequel je n'aurai aucune emprise, je suis amené à me soucier de ma vie. Selon Heidegger, c'est même parce qu'il est de part en part un être temporel que l'homme existe. Les choses sont, mais seul l'homme existe. Il est jeté hors de lui-même par le temps. Être temporel, ce n'est donc pas simplement être soumis au temps. C'est être projeté vers un avenir. C'est avoir en permanence à se choisir et à répondre de ses choix ; ce que Heidegger nomme le souci.

En outre, le rythme infernal du temps fait de la vie de l'homme dans le temps une malédiction. Ce rythme est indifférent à nos situations, à nos joies, à nos malheurs. Ce faisant l'avenir est un ensemble de possibilités, un jaillissement continuel de nouveautés et de surprises de toutes sortes. Cela traduit le caractère infernal de l'attente de cet avenir, surtout qu'il contient inexorablement notre mort, un saut dans l'inconnu.

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